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Luigi Pareyson / Verità e interpretazione / Introduzione

8. Servitú nel pensiero tecnico e libertà nel pensiero rivelativo.

Si dirà che in tal modo va perduta la problematicità della natura umana, perché la realtà d'un possesso sicuro e garantito eliminerebbe la precarietà della situazione dell'uomo e il carattere tentativo della sua ricerca. Ma l'ontologicità del pensiero e l'inoggettivabilità della verità son ben lontane dall'offrire un possesso cosi pacifico e incontrastato, perché piuttosto sollecitano e chiamano in causa la libertà, e la impegnano in una peripezia che, mentre esige il coraggio d'una formulazione personale della verità, conosce il premio della scoperta solo nella misura in cui non ignora il rischio del fallimento, si che l'uomo è messo di fronte alle proprie responsabilità, e dev'essere pronto a pagare di persona, perché la sua non è tanto una scoperta quanto una testimonianza. Anzi, rischio coraggio responsabilità son concetti che solo al cospetto della verità hanno un significato, e acuiscono la problematicità dell'uomo, portandola al punto massimo della tensione, e sottraendola alla fredda e impersonale vicenda con cui il pensiero tecnico prova e corregge sé stesso.

Nel pensiero rivelativo protagonista è certamente la verità, che sovrapersonale e intemporale grandeggia sull'uomo, e ne reclama il consenso, ne stimola la ricerca, ne sorregge lo sforzo, ne valuta i risultati; ma tutto ciò fa all'interno dell'attività stessa con cui l'uomo la cerca e la formula, si che si rivolge alla libertà dell'uomo, e mantiene l'uomo nella sua libertà, e non solo gli concede l'iniziativa, ma anzi la reclama e la esige. Nel radicale umanismo del pensiero storico, del discorso strumentale, della ragione tecnica, sembra che il protagonista sia l'uomo, giacché si tratta di pensiero veramente umano, che ha rinunciato alla verità assoluta, che esprime situazioni storiche, che agisce su condizioni d'esistenza, che elabora tecniche razionali. Ma le costruzioni della ragione privata della verità prendono la mano all'uomo, e s'ingrandiscono sino a impadronirsene, e a esercitare su di lui un potere immane e terribile, in cui egli è ridotto alla piú mostruosa delle schiavitú.

Certo, l'efficacia del pensiero storico e pragmatico e della ragione tecnica e strumentale è vistosa e appariscente, perché consiste nell'efficienza e nel successo; ma non è questo il metro con cui misurare il pensiero rivelativo: un'idea può essere potente anche se non è parola di verità. Anzi, solo le idee forza, i prodotti della ragione storica e tecnica, possono propriamente « aver successo »; e lo hanno, ma a patto di esercitare un dominio che asservisce l'uomo. La verità ispira gli uomini, le idee se ne impadroniscono. La verità trasporta gli uomini, esaltandoli sopra di sé, rendendo anche gli umili capaci di grandi cose ; le idee s'impossessano degli uomini, li assoggettano alla realizzazione del loro programma, li riducono a meri strumenti, si tratti dell'eroe cosmico-storico o della massa spersonalizzata. Nessuna schiavitú è paragonabile a quella dell'uomo rispetto alle idee ch'egli stesso ha prodotto: si pensi all'imperio esercitato dalla moda, dal luogo comune, dal culto dell'attualità, dai piú diversi conformismi, e soprattutto alla violenza delle lotte ideologiche, del fanatismo politico e religioso, delle guerre cosiddette di religione, e che sarebbe meglio chiamare di superstizione, che della religione è la contraffazione puramente umana.

L'uomo si rende schiavo soltanto di sé e delle proprie idee. Ma se l'obbedienza alla ragione privata della verità è la piú intollerabile delle tirannidi, nulla di servile nell'obbedienza dell'uomo alla verità. In questo caso l'obbedienza coincide con la libertà, perché la verità ispira non domina, stimola non impera, sorregge non assoggetta, è un appello che chiede risposta e testimonianza non un'imposizione che opprima o costringa, è un richiamo che mette l'uomo di fronte aile sue responsabilità e lo sollecita a compiere liberamente l'atto con cui afferma sé stesso ribadendo il proprio essere, recuperando la propria origine, stringendo indissolubilmente il vincolo di persona e verità.

Traduction

 

Servitude dans la pensée technique et liberté dans la pensée révélative

On dira que de cette manière est perdu le caractère problématique de la nature humaine, parce que la réalité d’une possession sûre et garantie éliminerait la précarité de la situation de l’homme et le caractère de tentative de sa recherche. Mais l’ontologicité de la pensée et l’inobjectivabilité de la vérité sont bien loin d’offrir une possession si pacifique et sans conflit, parce que plutôt elles sollicitent et mettent en cause la liberté et l’engagent dans une péripétie qui au contraire exige le courage d’une formulation personnelle de la vérité et connaît la récompense de la découverte seulement dans la mesure où elle n’ignore pas le risque de l’échec, si bien que l’homme est mis face à ses propres responsabilités et doit être prêt à payer de sa personne, parce que sa découverte n’est pas tant une découverte qu’un témoignage. Et même, risque, courage, responsabilité sont des concepts qui seulement face à la vérité ont une signification, et aiguisent le caractère problématique de l’homme, le portant à la tension maximale et le soustrayant à la froide et impersonnelle entreprise avec laquelle le pensée technique s’essaye et se corrige elle-même.

Dans la pensée révélative, le protagoniste est certainement la vérité qui, sur-personnelle et intemporelle domine l’homme et réclame son consentement, stimule sa recherche, en fait surgir l’effort, en évalue les résultats ; mais tout ceci fait à l’intérieur de l’activité même avec laquelle l’homme la recherche et la formule, si bien qu’elle se tourne vers la liberté de l’homme et maintient l’homme dans sa liberté, et non seulement lui concède l’initiative mais encore la réclame et l’exige. Dans l’humanisme radical de la pensée historique, du discours instrumental, de la pensée technique, il semble que le protagoniste soit l’homme, puisqu’il s’agit d’une pensée vraiment humaine, qui a renoncé à la vérité absolue, qui exprime des situations historiques, qui agit sur les conditions d’existence, qui élabore des techniques rationnelles. Mais les constructions de la raison privée de la vérité s’emparent de l’homme et s’agrandissent jusqu’à s’en rendre maître et à exercer sur lui un pouvoir immanent et terrible où il est réduit au monstrueux des esclavages.

Certes, l’efficacité de la pensée historique et pragmatique et de la raison technique et instrumentale est voyante et apparente, parce qu’elle consiste dans l’efficacité et dans le succès ; mais ceci n’est pas le mètre avec lequel on peut mesurer la pensée révélative : une idée peut être puissante même si elle n’est pas une parole de vérité. Plus : seules les idées-forces, les produits de la raison historique et technique peuvent proprement « avoir du succès » ; et elles l’ont mais au prix d’exercer sur l’homme une domination qui l’asservit. La vérité inspire les hommes, les idées se rendent maîtresses de lui. La vérité transporte les hommes en les exaltant au-dessus d’eux-mêmes, rendant même les humbles capables de grandes choses ; les idées possèdent les hommes, les assujettissent à la réalisation de leur programme, les réduisent à de purs instruments qu’il s’agisse du héros cosmique-historique ou des masses dépersonnalisées. Aucun esclavage n’est comparable à celui de l’homme soumis aux idées qu’il a lui-même produites : qu’on pense à l’empire exercé par la mode, par les lieux communs, par le culte de l’actualité, par les formes de conformisme les plus diverses et par-dessus à la violence des luttes idéologiques, du fanatisme politique et religieux, des guerres dites de religion qu’il vaudrait mieux appeler guerres de superstition, qui, de la religion, est la contre-façon purement humaine.

l’homme se rend esclave seulement de lui-même et de ses propres idées. Mais si l’obéissance à la raison privée de vérité est la plus intolérable des tyrannies, il n’y a rien de servile dans l’obéissance de l’homme à la vérité. Dans ce cas l’obéissance coïncide avec la liberté, parce que la vérité inspire et ne domine pas, stimule et ne commande pas, soutient et n’assujettit pas, elle est un appel qui demande une réponse et un témoignage et non une imposition qui opprime et contraint, elle est une requête qui met l’homme face à ses responsabilités et le sollicite d’accomplir librement l’acte par lequel il s’affirme lui-même répétant son propre être, récupérant sa propre origine, serrant indissolublement le lien entre personne et vérité.

 

 

Ecrit par dcollin le Dimanche 6 Avril 2014, 22:38 dans "Philosophie italienne" Lu 3665 fois. Version imprimable

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